Pendant des années, j’ai goûté sans
laisser goûter… J’ai dévoré avidement des garçons et des filles mais je refusais
gentiment et fermement qu’on me rende la politesse.
Une retenue qui n’était pas due à des
restrictions morales ou religieuses, juste aucune satisfaction physique
procurée par le cunnilingus, puis assez rapidement un désintérêt pour l’action
en cours et une perte d’excitation subséquente.
Après de multiples essais, je m’étais
donc résignée. Et puis un jour, dans les bras d’un
amant corse, c’est arrivé. Jouissance
intense, intacte au bout d’une séance de sexe oral courte mais échevelée.
Le verrou avait sauté. Plus de
crainte de perdre mon excitation, du plaisir même si la jouissance par ce moyen
n’est pas toujours garantie.
Depuis je me laisse butiner… Je pense
aux délicates et patientes attentions de certains amants grisonnants qui ne
manquent jamais de faire monter le plaisir progressivement. Allongée sur le dos, les yeux mi-clos
je me laisse emporter par la vague qui monte et recouvre mon clitoris jusqu’à
la base, puis redescend puis remonte dans un incessant va et vient. Parfois une
vague plus gigantesque recouvre les grandes lèvres en un instant puis le ressac
travaille à nouveau le point sensible qui gonfle et se tend comme un arc. Je
sens les branches de l’arc puissantes et éveillées à l’intérieur des grandes
lèvres et j’accompagne la vague dans un mouvement de bassin. Je me jette langoureusement
à la rencontre de la vague qui me fait vibrer, des mains aventureuses se posent
sur mes seins et les cajolent, des pensées et des images de fulgurance
sensuelle envahissent mon esprit, pour éviter que la vague ne se fatigue et
disparaisse j’appelle comme une gamine « encore, encore… là oui… »,
et soudain jaillissement, filet de voix et perles de rire, encore toute étonnée
et joyeuse, je goûte à l’instant précieux.
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